Un impact particulier sur les apprenants de la CAA.
Tout ce dont nous avons parlé jusqu'ici est valable à la fois pour les enfants qui peuvent faire usage de la parole comme ceux qui communiquent grâce à la CAA. Cependant, les apprenants de la CAA sont davantage enclins à rencontrer des difficultés supplémentaires qui rendent cet apprentissage encore plus complexe.
Les différences de traitement sensoriel
Les enfants qui ont besoin de la CAA sont plus sensibles aux différences au sens où ils doivent traiter des informations sensorielles. Cela est principalement vrai pour les personnes qui souffrent d'autisme. Cela dit, toute personne qui présente des différences neurologiques affectant la parole risque de présenter des différences de traitement sensoriel. Ces différences peuvent affecter d'une manière ou d'une autre la manière dont notre cerveau reçoit les informations en provenance du monde extérieur et de notre propre corps.
La vue : Les enfants dont la vision est normale apprennent beaucoup en observant leur entourage. Cet apprentissage inconscient peut inclure l'observation des émotions ressenties par d'autres personnes. L'accès à ce type d'informations représente une part importante de l'apprentissage de la signification d'un mot. Un handicap visuel peut contrarier ce type d'apprentissage. Les enfants qui ont recours à la CAA ont également un risque d’avoir une déficience visuelle corticale. Dans ce cas, les yeux remplissent leur fonction mais la région du cerveau qui interprète ce que les yeux voient ne fonctionne pas correctement. Cela complexifie du même coup l'apprentissage fortuit des mots traduisant une émotion.
L'ouïe : La perte d'audition entrave le langage parlé. Les enfants qui utilisent la CAA et qui n'ont pas de problèmes d'audition, risquent tout de même d'être victime de troubles du traitement auditif. Si la région du cerveau qui analyse le sens du discours ne fonctionne pas correctement, alors l'apprentissage du sens des mots devient particulièrement pénible.
L'intéroception : L'intéroception survient lorsque le cerveau est conscient de ce qui se produit à l'intérieur du corps. Les nerfs des organes envoient l'information au cerveau. C'est ce qui nous permet, par exemple, d'être alerté lorsqu'on a l'estomac plein (ou la vessie), de ressentir le battement de notre cœur, ou encore le degré de tension de nos muscles. Ressentir notre corps est un élément qui rentre en compte dans notre capacité à identifier une émotion. Tout problème lié à l'intéroception peut complexifier l'apprentissage du nom lié à une émotion. Consulter intéroception et problèmes de traitement sensoriel : Ce que vous devez savoir pour décrire l'intéroception.
Comme vous pouvez le constater, toute personne qui connaît ce type de différences de traitement a besoin d'aide pour reconnaître les émotions et apprendre le mot qui permet de les décrire. Heureusement, il existe une bonne méthode pour cela. Une méthode d'enseignement que vous connaissez déjà !