Qu'est-ce que l'auto-stimulation ?

L'auto-stimulation se manifeste de diverses manières : en se balançant, en émettant des sons ou en recherchant des informations sensorielles pour réguler sa propre expérience sensorielle. Cependant, l’auto-simulation n’est souvent mentionnée que lorsqu'une personne neurodivergente la pratique. Même dans ce cas, seuls certains types d'auto-stimulation peuvent être qualifiés de la sorte. Lorsqu'une personne atteinte de troubles du spectre de l'autisme (TSA) bat des mains, se balance, saute ou tourne, on parlera probablement d'auto-stimulation. Lorsqu'un utilisateur de CAA répète sans cesse le même mot sur son appareil, cela sera sûrement qualifié d’auto-simulation, même s'il essaie en réalité de communiquer.

D'autre part, une personne supposée neurotypique ne considérerait probablement pas ses cliques de stylo ou ses cheveux entortillés comme de « l'auto-stimulation ». S'ils écoutent une chanson en boucle, on ne parlera sûrement pas non plus d'auto-stimulation, bien que ce soit probablement le cas si l'on ajoute un diagnostic de TSA au tableau !

Tout le monde a recours aux auto-stimulations. Les méthodes d'auto-stimulation de certaines personnes sont plus normalisées, mais nous le faisons tous. Les utilisateurs de CAA peuvent avoir recours à l'auto-stimulation de la même manière que les personnes ayant usage de la parole. Par ailleurs, les personnes ayant usage de la parole peuvent utiliser l'auto-stimulation de façon vocale en répétant des mots ou des phrases particulières, et certains utilisateurs de CAA peuvent y avoir recours avec leur CAA.

Pourquoi les utilisateurs de CAA ont-ils recours à l'auto-stimulation ?

Qu'ils utilisent ou non leurs appareils de CAA pour le faire, ils utilisent l'auto-stimulation pour les mêmes raisons que tout le monde :

Régulation des émotions : l'auto-stimulation peut aider les utilisateurs de CAA à gérer des émotions telles que l'anxiété, l'excitation ou la frustration. Par exemple, le fait de taper plusieurs fois sur le même bouton peut apporter du réconfort dans des situations angoissantes, de la même manière qu'une autre personne bat ses mains ou se balance.

Exprimer sa joie : l'auto-stimulation ne sert pas uniquement à gérer le stress. Elle peut également être un moyen d'exprimer des émotions positives. Les utilisateurs de CAA peuvent taper sur des boutons à plusieurs reprises parce qu'ils aiment le mot ou la phrase ou qu'ils apprécient le son produit par l'appareil. Ce type d'auto-stimulation peut exprimer de la joie ou de l’excitation.

Gestion de l'information sensorielle : pour certains utilisateurs de CAA, l'auto-stimulation aide à traiter et à gérer la surcharge sensorielle qui accompagne les déplacements dans des environnements complexes. Des tapements répétés peuvent permettre de bloquer les stimuli trop importants et fournir une expérience sensorielle plus familière et prévisible.

Cependant, il est important de garder à l'esprit que les pressions répétées sur les boutons ne sont pas toujours considérées comme de l'auto-stimulation. Il existe d'autres raisons de taper de manière répétée sur un bouton, notamment la communication et l'exploration d'un appareil. En cas de doute, considérez en premier qu’il s’agit d’une tentative de communication.

Aidez les utilisateurs de CAA qui ont recours à l'auto-stimulation

Soutenir les utilisateurs de CAA qui ont recours à l'auto-stimulation implique de créer un environnement où elle est acceptée, comprise et encouragée.

1. Reconnaître le caractère fonctionnel de l'auto-stimulation : l'auto-stimulation a une utilité pour les utilisateurs de CAA, qu'il s'agisse de régulation émotionnelle ou de gestion sensorielle. Évitez de la considérer comme perturbatrice ou problématique, mais reconnaissez plutôt qu'elle est fonctionnelle et essentielle.

2. Ne pensez pas que le fait de taper plusieurs fois sur un bouton signifie que la personne n'est pas prête pour la CAA : l'auto-stimulation est fonctionnelle. Les enfants et les adultes peuvent s'auto-stimuler tout en travaillant sur de nouvelles idées et de nouveaux concepts, comme la façon de communiquer avec un appareil de CAA. De même, le fait de taper sur des boutons à plusieurs reprises peut avoir une fonction dans leur apprentissage. Cela ne doit pas être interprété comme une erreur. Cela ne signifie certainement pas qu'ils ne sont pas prêts pour la CAA.

3. Créer des espaces propices à l'auto-stimulation : tout le monde a recours aux auto-stimulations. Certains utilisateurs de CAA peuvent utiliser l'auto-stimulation d'une manière différente des personnes neurotypiques. Ces utilisateurs de CAA ont besoin d'espaces adaptés leur permettant de pratiquer l’auto-stimulation, tout comme certaines personnes ont besoin d'espaces calmes. Il doit être possible de pratiquer l'auto-stimulation, y compris à l'aide d'un dispositif de CAA, sans jugement ni interruption.

4. Essayez de participer à l'auto-stimulation : si un utilisateur pratique l'auto-stimulation en tapant de façon répétée sur un mot ou une phrase, vous pouvez essayer d'y participer. Cela ne plaira pas à tout le monde, mais cela pourrait permettre d'établir des relations et de créer un environnement dans lequel ils se sentent écoutés et acceptés. Vous pouvez dire des choses comme « Ça c'est un mot amusant ! » ou « Je vois que tu aimes vraiment ce son. » Vous pouvez également répéter le mot en même temps qu'eux.

5. Encourager sans forcer la participation : Certains utilisateurs apprécient l'auto-stimulation en solitaire, tandis que d'autres sont prêts à la pratiquer avec d'autres personnes. Évaluez si l'utilisateur de CAA souhaite que d'autres personnes se joignent à son auto-stimulation ou s'il préfère le faire seul. Respectez leurs limites et encouragez l'auto-stimulation d'une manière qui corresponde à leurs préférences.

6. Explorer les activités sensorielles connexes : en fonction des aspects de la pression répétée sur un bouton qu'un utilisateur de CAA trouve les plus utiles, nous pouvons rechercher d'autres activités qui correspondent au même type d'auto-stimulation. S'il s'agit de taper, ils aimeraient peut-être des instruments à percussion. Ils peuvent aussi aimer les jouets qui ont des boutons à presser. S'ils aiment le rythme constant des mots qui sonnent toujours de la même façon avec leur appareil de CAA, alors les instruments à percussion sont également pertinents. S'ils aiment la sonorité de certains mots, d'autres mots aux sonorités similaires pourraient les intéresser. L'auto-stimulation est importante : nous pouvons chercher d'autres moyens de stimuler.

En comprenant et en soutenant l'auto-stimulation des utilisateurs de CAA, nous pouvons créer un environnement plus inclusif qui respecte la neurodivergence et favorise la communication et le bien-être émotionnel.

Punitions et récompenses

Dans certains cas, une personne est punie lorsqu'elle a recours à l'auto-stimulation à l'aide de son appareil de CAA, car cela est considéré comme bruyant et perturbant pour l'environnement. La sanction la plus courante consiste à retirer l'appareil à l'utilisateur de CAA. Il n'est jamais acceptable de retirer à quelqu'un son dispositif de CAA.

Priver quelqu'un de la faculté de communiquer peut nuire aux relations et avoir un impact négatif sur la communication. À long terme, cela peut amener un utilisateur de CAA à se méfier des adultes qui l'entourent et à se sentir en danger, non écouté et sans importance.

Dans d'autres cas, on constate que l'auto-stimulation sur un appareil est utilisée comme récompense. Par exemple, dans une salle de classe, l'enseignant dit : « Faites votre travail, et ensuite vous pourrez utiliser votre appareil de CAA pour l'auto-stimulation. » Si le temps d'auto-stimulation est utilisé comme récompense, mais que l'utilisateur de CAA essaie de communiquer quelque chose, ces tentatives de communication seront ignorées. Le fait de refuser la CAA et de ne fournir le dispositif que pour récompenser une certaine attitude peut également avoir des conséquences négatives. Cela implique que l'auto-stimulation est un privilège qui doit être mérité plutôt qu'une composante naturelle de leur expérience et de leur communication.