Les motifs pour communiquer
Grâce à ce vocabulaire de base et à l’accès à la grammaire de notre langue, l’enfant pourra exprimer, par exemple avec le nom « chocolat » :
- Ses demandes et ses besoins : « je veux manger du chocolat. »
- Son refus : « je ne veux pas de ton chocolat ! »
- Exprimer son sentiment : « j’aime, le chocolat. »
- Faire un commentaire : « ça sent le chocolat. »
- Exprimer une opinion : « ce chocolat n’est pas bon. »
- Parler d’évènements passés : « hier, j’ai mangé du chocolat », ou futur : « demain, il y aura du chocolat. », ce qui permet ensuite de planifier.
- Raconter une histoire, vraie : « Elle a acheté beaucoup de chocolat », ou imaginaire : « je suis un garçon en chocolat ».
Le dispositif doit être capable de soutenir toutes les interactions sociales, en disposant simplement les termes de politesse de base. Il faut aussi qu’il soit assez riche pour que l’enfant puisse se moquer, mentir, faire une blague… bref tout ce que nous faisons nous avec nos mots à l’oral. Bien sûr, ces termes doivent déjà se trouver dans le programme afin de les utiliser dès que la situation se permet et d’offrir à l’enfant autiste un modèle de communication sociale adaptée au moment et à l’endroit où il vit cette situation. C’est le meilleur moyen pour lui de généraliser cette compétence.
Le vocabulaire spécifique
Le dispositif doit bien sûr également proposer du vocabulaire spécifique, aisément accessible, souvent classé par champs sémantiques. Pour rendre la construction des phrases simples et fluides, l’idéal est que l’enfant retrouve dans ces pages dédiées du vocabulaire de base adapté au contexte et se situant à son emplacement habituel sur la page d’accueil. Cela supporte la planification motrice: l’enfant ne cherche plus les mots courants qu’il connait par cœur, sa main sait où les trouver rapidement. Il est disponible à la fois pour créer des phrases correspondant à son projet de communication, mais aussi pour apprendre du vocabulaire nouveau. Cette planification motrice est particulièrement précieuse pour les enfants avec autisme qui mémorisent la séquence des symboles à toucher et découvrent que certains mots orange sont souvent suivis de mots rose quand on crée une phrase, par exemple, puis ajoutent aisément le nom en jaune. Il doit être possible d’y insérer les images de l’enfant, les photos des personnes, les objets, des lieux de son environnement, très facilement. Cela signifie que le dispositif est riche, qu’il soutient le développement du langage et de la communication l’un et l’autre et simultanément.
La modélisation
Nous – même, quand nous apprenons à parler et à communiquer à un jeune enfant disposons de la richesse de notre propre langage et de nos compétences communicatives. Nous les adaptons à notre petit interlocuteur en lui offrant un bain de langage adapté à son âge, à ses intérêts et à ses connaissances. Avec un dispositif complet, on procède de la même façon. On parle à l’enfant en utilisant son dispositif, partout, tout le temps, dans la vie quotidienne, avec des mots adaptés. C’est ce qu’on appelle la modélisation. On peut aussi le motiver en lui proposant des activités qui lui plaisent et rendent l’effort pour apprendre la communication tellement amusant … qu’il ne s’agit plus que d’un plaisir. Connaitre précisément les goûts de l’enfant avec un autisme pour choisir les thématiques qui lui plaisent le plus, les jouets qui l’amusent, est le socle qui va soutenir l’installation du dispositif de CAA. Les livres de littérature jeunesse, les chansons, sont aussi d’une grande aide, très précieuse, et tellement agréable, pour modéliser le vocabulaire de base. On peut imprimer la page d’accueil sur un joli coussin tout doux, qui devient notre complice à histoires.