La vie nous réserve souvent de jolis cadeaux. Il y en a même qui font encore plus plaisir que d’autres, comme l’apparition inattendue un vendredi soir sur l’écran du téléphone du visage rond et maintenant très adolescent de l’ancien petit garçon qui m’a ouvert la porte de l’autisme.
La conversation s’engage, facile, fluide, jusqu’à ce qu’il écrive « c’est l’heure de mon émission préférée. A bientôt, bisous. ». Et je me retrouve propulsée dix ans en arrière, quand je lui disais « c’est fini, à bientôt, bisous ». Et lui qui, à l’époque, ne parlait pas encore, levait ses grands yeux vers moi, tournait la tête et partait. Le temps a passé, nous disposons maintenant de nouveaux et beaux outils pour soutenir la communication des enfants autistes, même très jeunes, pour leur apprendre le langage, même quand la parole n’est pas (ou pas encore) leur modalité favorite. Comment mettre à leur service le dispositif qui leur sera le mieux adapté ?
Une voix à soi
Tout d’abord, il leur faut une voix, qu’ils puissent choisir. La voix qui oralisera pour eux doit être adaptée à leur âge et à leur sexe : un jeune enfant n’a pas la grosse voix pleine d’assurance d’un grand ado et inversement.